Le roman autobiographique met en scène un personnage fictif qui, arrivé au terme de son existence, raconte son histoire au lecteur à la première personne. Avec ses succès, ses échecs, le héros traverse les milieux les plus divers, tandis que l'écrivain joue du regard que le narrateur vieillissant porte sur le jeune homme - enthousiaste, amoureux - qu'il a été.Dans la première partie du XVIIIe siècle se multiplient les romans autobiographiques: Gil Blas de Santillane de Lesage, Le Paysan parvenu de Marivaux. Nombreux sont les écrivains qui aujourd'hui rapportent ainsi l'itinéraire social, sentimental de leur héros.
Les personnages fictifs croisent des personnages historiques, évoluent dans un cadre minutieusement reconstitué. Le pittoresque des lieux, des objets, le charme du dépaysement s'ajoutent à l'évocation des conflits politiques et militaires, des structures sociales, des confrontations idéologiques qui ont animé une époque.Si dès le XVIIe siècle les lecteurs apprécient les romans historiques, c'est au XIXe siècle que le genre triomphe: le siècle du Progrès se penche sur son Histoire. Les musées se multiplient; le mouvement romantique redécouvre l'Antiquité et le Moyen Age. Des écrivains prestigieux, Hugo, Dumas, Barbey d'Aurevilly, Alfred de Vigny, des romanciers populaires comme Paul Feval illustrent ainsi le roman historique.
L'écrivain réaliste construit son récit, présente ses personnages de manière à donner au lecteur l'impression de la réalité. Les lieux de l'action appartiennent au monde réel; les personnages traversent des situations empruntées à la vie quotidienne. Aux XVIe et XVIIe siècles, le roman réaliste, proche de la farce satirique et burlesque, donne une grande place au corps. Il montre au XVIIIe siècle le rôle de l'argent dans la société. Au XIXe siècle, Balzac, Flaubert, Maupassant, Zola, les frères Goncourt démontent les mécanismes sociaux qui écrasent les individus, soulignent l'influence du milieu et de l'hérédité, font place — parfois dans de vastes fresques romanesques — ceux qui sont exclus: le peuple, les pauvres, les prostituées.Les romanciers du XXe siècle poursuivront l'héritage des écrivains réalistes et naturalistes: représenter la réalité et « fouiller le vrai ».
Le roman d'aventures projette le lecteur dans un univers différent du sien. Il provoque le dépaysement à travers la diversité, la singularité des lieux ou entraîne l'action. Les rebondissements sont nombreux, les obstacles rencontrés obligent le héros à faire preuve d'audace et de courage, de ruse et de force.Dans le roman de chevalerie, le héros part en quête de « l'aventure » pour montrer sa bravoure. Au XIXe siècle, Jules Verne intègre la science, associant l'exploration trépidante de la terre avec le développement des découvertes techniques. Au XXe siècle, Malraux et Saint-Exupéry renouvellent le roman d'aventures: refusant les médiocrités, les conventions sociales, l'aventurier s'engage dans un dépassement de soi. L'action est pour lui un défi qui donne un sens au monde.
L'usage de l'esprit scientifique, du raisonnement logique stimule par la découverte d'un crime fait le plaisir du roman policier. À la société civilisée qui veut bannir toute violence, effacer tout désordre, le crime lance un défi. Un vol, une disparition, une mort brutale conduisent le héros à trouver des indices et des mobiles, interroger les suspects, résoudre l'énigme. Au terme de son enquête, la violence a été déchiffrée, l'ordre restauré... Le roman policier évolue du plaisir intellectuel d'identifier le coupable à l'exploration de l'univers glauque des mégapoles modernes: du roman à énigme au roman noir. C'est que les grands détectives, Sherlock Holmes (de C. Doyle), Rouletabille (de G. Leroux), Hercule Poirot (d'A. Christie), Maigret (de G. Simenon) ou Philip Marlowe (de R. Chandler), ne traquent pas tel ou tel criminel, mais le Mystère lui-même. À travers le brouillard, l'épaisseur d'un milieu, dans l'ombre où s'agitent les pulsions refoulées du monde moderne.