jeudi 18 septembre 2008

L'analyse de la construction d'un texte

Extrait de "Un barrage contre le pacifique", 1950, Marguerite DURAS





-Montrez-nous ce planteur du Nord, dit la mère.

-C'est le type près d'Agosti, dans le coin. Il revient de Paris. Ils l'avaient déjà vu à côté d'Agosti. Il était seul à sa table. C'était un jeune homme qui paraissait avoir vingt-cinq ans, habillé d'un costume de tussor grège. Sur la table il avait posé un feutre du même grège. Quand il but une gorgée de pernod ils virent à son doigt un magnifique diamant, que la mère se mit à regarder en silence, interdite.


-Merde, quelle bagnole, dit Joseph. Il ajouta: Pour le reste, C'est un singe.


Le diamant était énorme, le costume en tussor, très bien coupé. Jamais Joseph n'avait porté de tussor. Le chapeau mou sortait d'un film: un chapeau qu'on se posait négligemment sur la tête avant de monter dans sa quanrante chevaux et d'aller à Long-champ jouer la moitié de sa fortune parce qu'on a le cafard à cause d'une femme. C'était vrai, la figure n'était pas belle. Les épaules étaient étroites, les bras courts, il devait avoir une taille au-dessous de la moyenne. Les mains petites étaient soignées, plutôt maigres, assez belles. Et la présence du diamant leur conférait une valeur royale, un peu déliquescente. Il était seul, planteur, et jeune.




Commentaire du texte:

L'extrait d' "un Barrage contre le Pacifique", roman paru en 1950, écrit par Marguerite DURAS, est le portrait d'un homme. Précédé et annoncé par deux répliques d'un dialogue, ce portrait se divise en deux parties séparé par le commentaire d'un personnage.
La première partie d'écrit la tenue vestimentaire et la bague du planteur ("costume de Tussor grège", "magnifique diamant"). La seconde partie reprend les même détails et les développe, pour montrer qu'il s'agit d'une certaine richesse ("costume très bien coupé", "une quarante chevaux", "fortune"). Cette seconde partie se poursuit avec le portrait physique rapide et incomplet (figure, bras, mains).

jeudi 11 septembre 2008

Jean Anthelme Brillat-Savarin


Jean Anthelme Brillat-Savarin, né le 2 avril 1755 à Belley et mort le 1er février 1826 à Paris, est un illustre gastronome français, qui fut, toute sa vie, un épicurien, au sens proprement philosophique du terme. Il étudie le droit, la chimie et la médecine à Dijon et s’installe ensuite dans sa ville natale pour pratiquer le droit.



Il publie plusieurs travaux de droit et d’économie politique. Mais sa publication la plus célèbre est la Physiologie du goût, éditée sans nom d’auteur en décembre 1825, deux mois avant sa mort. Le titre complet est Physiologie du Goût, ou Méditations de Gastronomie Transcendante ; ouvrage théorique et historique, dédié aux Gastronomes parisiens, par un Professeur, membre de plusieurs sociétés littéraires et savantes. Le succès dépassa toute attente. À peine le livre avait-il paru qu’on le plaçait à côté des Maximes de La Rochefoucauld et des Caractères de La Bruyère : « Livre divin, écrivait Hoffmann, qui a porté à l’art de manger le flambeau du génie. » Et Balzac lui-même de ratifier ce jugement. Quant au public, il a gardé toute sa faveur à cet écrivain dont l’expression a tant de saveur et de spontanéité. Les aphorismes, comme les maximes, comme les proverbes, s’appliquent à des réalités qui sont aussi vieilles que l’humanité ; ils n’inventent rien, mais condensent en une formule définitive une sagesse millénaire ; c’est pourquoi Brillat-Savarin a pris sa place parmi les grands classiques.



Ses écrits, bien que souvent verbeux et excessifs, mêlant avec impertinence humour, insolence et dérision, sont restés extrêmement importants et n’ont cessé d’être analysés depuis sa mort. Dans une série de méditations qui doivent quelque chose aux essais de Montaigne, Brillat-Savarin discourt des plaisirs de la table, qu’il traite comme une science.



Le critique littéraire Roland Barthes lui rend encore hommage : « Le livre de Brillat-Savarin est de bout en bout le livre du « proprement humain », car c’est le désir (en ce qu’il se parle) qui distingue l’homme. »
Le fromage brillat-savarin est nommé en son honneur.

Pourquoi écrire?




Beaucoup de personnes peuvent se poser cette question. Il y a des personnes qui écrivent pour le plaisir des autres et d’eux même, pour formuler une demande de renseignement, pour répondre à une lettre, pour plus tard lire ses ouvrages (ex : poésie, roman, livre, …), pour prendre des notes à une réunion un cours ou autre, pour faire connaître des expérience des connaissances (ex : livre de cuisine), pour communiquer avec d’autre personne, pour défendre une opinion, pour prendre des rendez-vous, pour passer des commande (ex : commande de vin en restaurant). Ceci n’est qu’une infime liste de réponse à la question « Pourquoi écrire ? ».

La poésie vise d’abord à capter l’essence des choses, dans le récit on peut raconter de nombreux éléments vécus ou imaginer des situations, s'identifier à quelqu'un d'autre, faire comprendre autrement l'évolution des faits et de la pensée.

Le récit lui permet un développement, une temporalité que la poésie refuse souvent puisqu'elle table sur la force du mot et la puissance de l'instant. Elle n'est pas dans le narratif à la manière du récit. Les deux langages sont différents mais ils ont des points de rencontre aussi. Il y a une circulation du souffle, et ce n’est pas pour rien qu’on parle à leur propos de récits poétiques ou de prose poétique, selon l’importance donnée au factuel. D’ailleurs beaucoup d’écrivains établissent cette circulation d’un bord à l’autre, je pense à quelqu’un comme Dhôtel qui mêle sans cesse narratif et poétique dans ses romans.


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